
La perspective du « Brexit » soutenue par David Cameron suscite de nombreuses réactions, révélant ainsi une opinion publique britannique profondément partagée en cette période préélectorale.
Des chefs d’entreprise défavorables au « Brexit »
Selon une enquête réalisée par la société Ipos-Mori, seulement 1% des chefs d’entreprises interrogés sont favorables à une sortie du Royaume-Uni de l’Uni, autrement dénommée « Brexit ». 45% d’entre eux sont satisfaits de la situation actuelle et un autre 45% souhaiteraient que les relations UE-Royaume-Uni subissent certains changements.
Les avantages perçus de l’appartenance du Royaume-Uni à l’UE sont principalement la facilité du commerce transfrontalier, l’accès aux consommateurs européens et l’appartenance au marché unique.
Au nombre des changements revendiqués on trouve la simplification des réglementations fiscale et en matière d’emploi, bien que cette dernière ne constitue pas une compétence propre de l’UE.
De toute évidence, l’UE est mieux perçue par les chefs d’entreprises que par l’opinion publique britannique. En effet, 17% des personnes interrogées sont favorables au « Brexit ».
La fervente critique de Tony Blair
Lors d’un discours dans la circonscription de Sedgefield, l’ancien Premier ministre Tony Blair a déclaré que l’organisation d’un référendum, telle qu’elle est souhaitée par les conservateurs, conduirait au chaos et à l’incertitude. Selon lui, si les Tories remportent les élections législatives du 7 mai prochain, les entreprises britanniques plongeraient dans une grande période d’incertitude et la société britannique devrait faire face à « une instabilité telle qu’elle n’en a plus vu depuis la guerre ».
Le « Brexit », voie vers l’accroissement des inégalités territoriales au Royaume-Uni ?
Un rapport du Centre pour la réforme européenne intitulé « Un Royaume-Désuni pourquoi le « Brexit » met en danger les régions les plus pauvres du pays » et publié le 7 avril démontre qu’une sortie de l’UE nuirait aux régions défavorisées du Royaume-Uni, et ce de façon disproportionnée par rapport aux zones économiquement florissantes. Les régions les plus pauvres sont, en effet, celles qui dépendent le plus des exportations vers l’UE. Si dans le nord-est de l’Angleterre, une des régions les plus pauvres du pays, les exportations vers l’Union représentent 15% de la production du secteur privé, ce pourcentage n’est que de 9% en ce qui concerne la région plus riche du sud-est.