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La politique agricole commune, grande perdante du futur cadre financier pluriannuel de l’Union ?

La Commission européenne a présenté le 2 mai 2018 son projet de cadre financier pluriannuel (CFP) pour la période 2021-2027. S’il devrait, d’ici à son adoption, faire l’objet de débats houleux, tenant notamment à l’augmentation conséquente du budget (1 279 milliards d’euros de crédits d’engagement, contre 963 milliards pour 2014-2020), il en ressort que la politique agricole commune (PAC) de l’Union sera, quoi qu’il arrive, affaiblie.

Le budget de la PAC à la baisse 

En effet, le budget global alloué à la PAC dans le cadre du CFP 2014-2020 était de 408 milliards d’euros ; pour la période 2021-2027, ce montant devrait tomber à 365 milliards, soit une baisse de 12% en prenant en compte l’inflation.
Cette ligne budgétaire a de quoi surprendre, étant donné que la PAC a longtemps été présentée comme la principale politique de l’Union européenne. Il s’agit d’ailleurs de la première fois que les crédits alloués à celle-ci baissent d’un CFP à l’autre. De plus, et c’est symbolique, elle pourrait même se voir allouer moins de crédits que la politique de cohésion économique, sociale et territoriale (373 milliards d’euros sur la même période).

Redéfinition des priorités de l’Union : vers plus de souplesse

La Commission européenne justifie les coupes budgétaires prévues pour la PAC par deux raisons principales : la problématique Brexit qui engendrerait d’après ses estimations un manque à gagner de 12 milliards d’euros ; mais aussi par la redéfinition des priorités stratégiques de l’Union, qui se tournent désormais vers la sécurité et la défense, ainsi que l’immigration.
Elle avance néanmoins que cette baisse du budget de la PAC serait compensée par une meilleure répartition des fonds, ainsi que par une plus grande autonomie des Etats membres dans sa gestion et une répartition des dotations qui se voudrait plus souple en fonction des priorités.

Des négociations difficiles à venir

Face à de telles réformes, la plupart des Etats membres de l’Union (vingt, parmi lesquels la France en tête) ont néanmoins fait part de leur mécontentement vis-à-vis des coupes opérées dans le budget futur de la PAC. En raison des enjeux majeurs (économie, climat, santé publique) que représente cette politique, le Ministre de l’agriculture français Stéphane Travert plaide pour que la PAC soit dotée d’un budget permettant de répondre à ses ambitions.
La France a effectivement de bonnes raisons de se sentir lésée, puisqu’elle est à la fois la première bénéficiaire de la PAC et sa deuxième contributrice derrière l’Allemagne. Certains Etats membres ont de fait annoncé être prêts à réévaluer leurs contributions à la PAC si la Commission n’infléchit pas sa position. Dans la mesure où cette dernière souhaite qu’un accord soit trouvé avant les élections européennes de 2019, il conviendra de suivre avec attention les futurs développements sur le sujet.

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