
A la fin de cette semaine, les chefs d’Etats européens devraient officiellement reconnaitre l’Albanie non plus comme candidat potentiel à l’adhésion, mais comme un pays candidat.
C’est le début d’une longue période de négociations. Comme l’a souligné l’exécutif européen, ce processus « va prendre du temps ». L’ouverture officielle des discussions n’interviendra d’ailleurs pas avant l’année prochaine.
Ce statut a été accordé aux Albanais pour récompenser leurs progrès dans plusieurs points essentiels comme la lutte contre la corruption et le crime organisé et la mise en place d’un Etat de droit.
Les efforts futurs devront se tourner vers une intensification des réformes particulièrement administratives et judiciaires et des actions pour réduire la pression migratoire sur l’UE.
Depuis les années 2000, l’Albanie est déclarée comme « potentiel candidat », puis, comme avec la Serbie, un accord de stabilisation et d’association a été ratifié en 2009. Déjà en juin 2013, la Commission avait proposé d’accorder le statut de candidat après les élections législatives qui s’étaient tenues dans le calme et sans fraude.
La différence entre les pays candidats et potentiellement candidats
Les pays potentiellement candidats et candidats peuvent accéder à de nombreuses aides financières, les derniers pouvant en plus participer à des réunions politiques européennes pour espérer, notamment, attirer les investissements étrangers.
Parmi les subventions possibles, l’Instrument d’Aide à la Préadhésion (IAP) vise à soutenir les Etats dans la mise en œuvre des réformes requises pour se rapprocher des valeurs européennes. Son budget global pour 2014-2020 est de 11,3 milliards d’euros.
Les pays potentiellement candidats, par le biais d’accords avec l’Union européenne, peuvent participer à certains programmes, comme COSME dédié aux PME, que le Monténégro a intégré cette semaine également.
L’Instrument pour la Coopération au Développement (ICD) est ouvert uniquement aux pays candidat. Il subventionne des projets en matière d’environnement et de changement climatique ainsi que des projets portant sur la société civile et les autorités locales. Son budget global pour les sept années à venir est de 18,9 milliards d’euros.
Les pays candidats peuvent aussi participer à des programmes intracommunautaires, comme Horizon 2020 ou le réseau Europe Créative, qui vise à développer la culture européenne, que l’Albanie a rejoint en début de semaine.
De nombreux appels à propositions sont publiés chaque semaine sur le site d’Europaid, à destination de ces pays.
L’Albanie : un pays candidat qui risque de le rester longtemps
Après l’entrée de la Croatie dans l’UE en juin dernier, l’octroi du statut de candidat à l’Albanie apparait comme la suite logique de l’ouverture européenne aux Balkans.
La Commission semble soutenir la candidature de l’Albanie, certains pays comme la France et l’Allemagne sont plus réticentes à l’idée, ce qui pourrait encore plus retarder les négociations.
Il y a donc maintenant 6 pays candidats à l’adhésion : la Turquie, la Serbie, la Macédoine, le Monténégro, l’Islande et l’Albanie et deux pays potentiellement candidats : le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine.