Lancé en 2015 par la Commission européenne (CE), l’Agenda urbain pour l’Union européenne (UE) soutient les villes de chaque État membre face aux enjeux du développement urbain. Inspiré par la charte de Leipzig sur la ville européenne durable (2007), il a 3 objectifs : améliorer la règlementation pour mieux prendre en compte les besoins des villes dans les politiques européennes, favoriser les échanges entre les autorités urbaines, les États membres et la CE et faciliter l’accès des villes aux fonds européens.
Afin de satisfaire ces objectifs, l’agenda défini 12 priorités, notamment la mobilité urbaine, la transition énergétique, numérique, et la pauvreté. Depuis 2015, l’initiative Actions innovatrices urbaines (UIA) est l’une des principales contributrices à la mise en œuvre des priorités de l’Agenda, en finançant des solutions innovantes d’aménagement urbain. Son cinquième appel à propositions sera publié en septembre 2019.
Aussi, à l’orée de ce nouvel appel, quel bilan pouvons-nous faire de l’action de cette initiative ?
Actions innovatrices urbaines : De quoi parle-t-on ?
Dotée d’un budget de 372 millions d’euros à travers le FEDER pour 2014-2020, l’initiative UIA a pour objectif de soutenir des recherches et projets pilotes formant des actions innovatrices dans le domaine du développement urbain durable. Inspirée des projets pilotes Urban et des initiatives communautaires URBAN, l’UIA fonctionne selon deux types de soutien : un soutien financier aux projets menés par des autorités urbaines – jusqu’à 5 millions d’euros – et un soutien pour accroître le partage de connaissances des recherches. L’initiative vise à encourager les projets innovants et créatifs répondant tant aux enjeux économiques et sociaux, qu’aux défis environnementaux et climatiques liés à l’urbanisation. Quel bilan tirer des 4 premiers appels à propositions UIA ?
Les quatre premiers appels : Quel bilan ?
Quatre appels à propositions ont déjà été lancés entre 2016 et 2019. A chaque appel était allouée une enveloppe allant de 50 millions d’euros à 100 millions d’euros. Premier élément intéressant, le montant de l’enveloppe annuelle augmentant d’une année à une autre, le nombre de candidatures baisse quant à lui, de 378 lors du premier appel à 175 candidatures los du quatrième. Cependant, grâce aux trois premiers appels, 55 projets sont nés. Ces appels se concentrent sur des thèmes aussi variés que l’emploi dans l’économie locale (10 projets), le logement (5) et la pauvreté urbaine (6), la mobilité urbaine (5), la transition énergétique (3) ou encore l’économie circulaire (8). Territorialement, les projets sont répartis entre trois échelles de villes et profitent autant aux villes de 50 000 habitants qu’à celles de plus d’un million d’habitants, traduisant l’adaptabilité du programme qui permet aux espaces urbains de penser l’innovation urbaine selon la réalité de leurs différents territoires.
Quelles attentes pour le cinquième appel et après ?
Ce cinquième appel de l’UIA attendu pour septembre 2019 représente le dernier pour cette période de programmation. Des 4 thèmes sélectionnés, 2 sont liés aux défis « classiques » de l’urbanisation (environnement et économie circulaire) et 2 nouveaux thèmes : la démographie et la culture. Faire de ces deux sujets des priorités de financement démontre la vision d’ensemble de l’UE d’un aménagement urbain durable porté par l’inclusion et la cohésion sociale grâce à des projets de rapprochement culturel et rapprochement des services publics.
Pour la prochaine période 2021-2027, La Commission européenne ambitionne de créer le programme Initiative Urbaine Européenne. Ce programme vise à renforcer la mise en réseau et les capacités des autorités urbaines en intégrant les initiatives existantes, comme l’UIA ou Urbact.
Victor BONNOT
