Depuis plusieurs années, la préoccupation des politiques et des citoyens sur les questions environnementales est de plus en plus présente à tous les niveaux : consommation, mobilité, et notamment dans le secteur du tourisme qui doit prendre en considération le dérèglement climatique et proposer des solutions durables.
L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) consacre le tourisme durable comme « un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ».
1. Le secteur du tourisme en pleine mutation
Si le secteur doit modifier ses pratiques et permettre aux touristes de voyager « mieux », il faut aussi pouvoir garantir aux entreprises de rester compétitives. La définition de l’OMT définit clairement trois piliers, l’économie, le social et l’environnement, tous trois interdépendants, pour garantir la viabilité du tourisme.
Ce dernier est un moteur majeur de l’économie des pays, notamment en Europe, première destination mondiale en 2018. C’est pourquoi il est nécessaire de soutenir les entreprises dans l’adoption de solutions de gestion durable et l’adaptation aux tendances, de former les professionnels, de tester des modèles innovants ou encore de renforcer la coopération intersectorielle.
2. Les aides européennes
L’Union européenne soutient ce changement par la mise en place d’outils comme le Tourism Business Portal, portail internet visant à déployer des informations pertinentes aux PME du secteur touristique, mais aussi par des soutiens financiers importants. Les projets peuvent être financés à travers de nombreux programmes. Par exemple, Horizon 2020 pour des projets d’innovation, le Fonds Européen de Développement Régional, pour des projets de rénovation énergétique, Life + pour la protection d’espaces naturels, Erasmus +, etc. A travers ce large éventail de fonds, l’UE montre sa volonté de soutenir un grand nombre d’actions, de natures différentes. Ainsi, ont déjà été financés les projets suivants : le réseau des itinéraires cyclables européens Eurovélo, l’indicateur de gestion durable des destinations touristiques European Tourism Indicators System (ETIS), les compétitions annuelles European Destination of Excellence (EDEN), etc.
Actuellement, c’est sous le programme de financement COSME que la Commission propose son aide financière. En effet, jusqu’au 24 octobre, les porteurs de projets éligibles (autorités publiques, ONG, OI, PME, CCI, établissements de formation, etc.), pourront proposer leur candidature pour obtenir une subvention d’un million d’euros. L’objectif de cet appel à projets est de développer le tourisme durable, ainsi que les compétences et la compétitivité des PME touristiques grâce à la coopération transnationale.
L’Union s’attache à financer la mise en place d’un tourisme « vert » depuis plusieurs décennies, préoccupation dans l’air du temps, mais n’oublie pas la branche économique du secteur, qui est fondamentale dans l’économie européenne.
Finalement, l’UE finance-t-elle les projets par conscience écologique ou pour garantir sa compétitivité ?
Dans les deux cas, elle devra renforcer ses aides au vu du nombre de touristes dans le monde, en hausse de 6% en 2018 : 1,4 milliard de personnes ont passé au moins une nuit dans un pays étranger.
Fanny Robert