Aujourd’hui, l’UE a annoncé l’octroi de 30 millions d’euros supplémentaires pour le projet « AfricaConnect », qui fournira un accès Internet abordable et de haut débit aux réseaux de recherche et d’éducation en Afrique.
La commissaire chargée des partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, a déclaré » Une connexion haut débit abordable permet aux jeunes, aux étudiants et aux chercheurs africains de stimuler la recherche scientifique en collaboration avec leurs pairs du monde entier pour les aider à relever les défis en Afrique. C’est une étape importante dans la lutte contre la fracture numérique ».
L’amélioration de la connexion Internet facilitera non seulement la participation africaine à des projets de recherche d‘envergure mondiale, mais permettra également aux institutions d’éducation, de formation et de recherche de développer et d’utiliser des applications pour améliorer leur environnement d’enseignement et d’apprentissage par le bais de classes virtuelles ou des cours en ligne ouverts à un grand nombre d’élèves.
Cette contribution supplémentaire de 30 millions d’euros provenant du budget de l’UE permettra de soutenir les trois réseaux régionaux africains de recherche et d’éducation, qui apporteront également une contribution de 7,5 millions d’euros :
• UbuntuNet Alliance (Afrique orientale et australe),
• WACREN (Afrique occidentale et centrale) et
• ASREN (Afrique du Nord et pays arabes du Moyen-Orient) ainsi que
• GÉANT, la principale collaboration européenne en matière d’infrastructures et de services électroniques pour la recherche et l’éducation et opérateur du réseau paneuropéen de recherche et d’éducation GÉANT.
Les nouveaux contrats signés aujourd’hui soutiendront la troisième phase du projet. Depuis son lancement en 2014, plus de 800 établissements d’enseignement supérieur et de recherche ont été connectés, leur capacité à haut débit a été considérablement augmentée, tandis que les coûts ont été réduits.
En Zambie, le réseau national de recherche et d’éducation (ZAMREN) a multiplié par 60 sa capacité Internet, tandis que les coûts ont baissé de 94 % en quatre ans. Au Nigeria, le projet a aidé les étudiants à améliorer la sécurité sur le campus de l’Université de Lagos. En construisant un système de surveillance simulé pour la détection d’intrusions, sous la forme d’un robot en mouvement, le projet a démontré qu’il existe une façon rentable de déployer la surveillance sur les campus nigérians. Cela a incité d’autres universités à améliorer la sécurité sur les campus à l’échelle nationale. En Ouganda, le projet a aidé les étudiants à améliorer leurs services universitaires en leur facilitant l’accès en ligne à un prix abordable. Frustrés par les longues files d’attente et une bureaucratie complexe, un groupe d’étudiants en développement de logiciels et en gestion des données a mis au point une application qui a optimisé les processus administratifs et amélioré leur expérience d’apprentissage. En Égypte, AfricaConnect s’est associé à la communauté scientifique pour émettre des alertes précoces sur les catastrophes naturelles. L’impact des tempêtes de poussière, qui peuvent causer des blessures par la chute de débris ou déclencher des crises d’asthme, est atténué grâce à une surveillance et à des alertes rapides. La connexion Internet fiable fournie par ce projet a permis d’accéder, de télécharger et de transférer des données provenant de capteurs satellitaires et de stations météorologiques.
Contexte
L’Afrique – continent avec la moyenne d’age la plus jeune du monde – progresse rapidement dans l’adoption du numérique. Au cours des dix dernières années, l’Afrique a enregistré la plus forte croissance mondiale en matière d’accès à Internet, passant de 2,1% en 2005 à 24,4% en 2018. L’économie numérique en Afrique offre non seulement des possibilités de création d’emplois et de données, mais aussi une base pour accélérer l’accès à des services de basse de qualité, améliorer la transparence et la responsabilité des gouvernements, et renforcer la démocratie.
Les milieux de recherche et d’innovation peuvent soutenir le développement des compétences et améliorer l’employabilité des jeunes. L’éducation et l’apprentissage en ligne peuvent favoriser la création de ressources éducatives numériques collectives, et la réalité virtuelle peut accroître l’accès à un enseignement et à une formation professionnelle de qualité pour les jeunes des zones reculées. Compte tenu de leur fort potentiel en tant que facilitateurs de sociétés « fondées sur la connaissance », les technologies numériques sont essentielles pour accélérer les progrès dans le secteur de l’éducation et de la recherche.
AfricaConnect3 construit des réseaux Internet avancés pour la recherche et l’éducation sur l’ensemble du continent africain. Le projet implique des organisations régionales de networking, des facilitateurs d’échanges transfrontaliers de données et de collaboration, de trois zones géographiques : ASREN en Afrique du Nord ; WACREN en Afrique de l’Ouest et du Centre ; UbuntuNet Alliance en Afrique de l’Est et du Sud. En collaborant avec le réseau paneuropéen GÉANT, elle renforce les liens entre l’Europe avec le continent africain et offre aux communautés africaines de la recherche et de l’éducation des possibilités de collaboration mondiale.
Les projets annoncés ci-dessus sont financés par le Programme d’action annuel du Programme panafricain 2018.
Les projets financés contribuent à l’éducation, au développement des compétences et à la numérisation – des priorités essentielles dans le cadre de l’Alliance Afrique-Europe pour l’investissement durable et l’emploi. Le Groupe de travail Union européenne-Union africaine sur l’économie numérique, créé dans le cadre de l’Alliance Afrique-Europe pour l’investissement durable et l’emploi, recommande d’intégrer les compétences numériques et les comportements responsables en ligne et de promouvoir les compétences numériques dans les écoles, en révisant les programmes d’enseignement en fonction de l’évolution des besoins et des tendances de l’économie et de la société numériques.