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Horizon Europe 2025 : les nouveautés et priorités stratégiques

Alors que la programmation 2021-2027 atteint sa vitesse de croisière, Horizon Europe – le programme phare de financement de la recherche et de l’innovation de l’Union européenne – s’apprête à franchir une nouvelle étape stratégique en 2025. Avec des ajustements notables, tant sur les priorités que sur les modalités d’intervention, cette nouvelle mouture vise à renforcer la capacité de l’UE à répondre aux grands défis mondiaux tout en consolidant son autonomie technologique et scientifique.

Vers un recentrage thématique plus stratégique

Horizon Europe 2025 marque un tournant dans la manière dont l’Union européenne structure ses investissements en R&I. Alors que les grandes lignes du programme restent inchangées – les trois piliers : excellence scientifique, problématiques globales & compétitivité industrielle, et Europe plus innovante – plusieurs évolutions viennent préciser les attentes :

  • Approche « Missions renforcées » : les cinq missions européennes (adaptation au changement climatique, cancer, océans & eaux, villes neutres, santé des sols) voient leur gouvernance et leur impact renforcés, avec une exigence accrue de transversalité entre secteurs et disciplines.

  • Accent sur la souveraineté technologique : dans un contexte géopolitique incertain, la Commission mise sur des investissements stratégiques dans les technologies critiques (IA, quantique, cybersécurité, biotechnologies) pour consolider l’autonomie de l’UE.

  • Transformation numérique et verte : les synergies entre le Pacte Vert et la transition numérique restent prioritaires. De nouveaux appels croisés encouragent l’innovation au service d’une double transition juste et durable.

Des modalités de financement repensées pour plus d’impact

Pour 2025, la Commission européenne a lancé plusieurs pistes d’amélioration afin de maximiser l’efficacité du programme :

  • Simplification des appels : un effort de lisibilité est entrepris, avec des intitulés d’appels plus clairs, des objectifs mieux balisés et une plus grande transparence sur les critères d’évaluation.

  • Montée en puissance des partenariats européens : les cofinancements avec les États membres et les industriels sont renforcés, notamment via les partenariats institutionnalisés dans les secteurs stratégiques (santé, mobilité, énergie).

  • Plus de soutien aux « newcomers » : des mécanismes spécifiques sont prévus pour aider les acteurs moins expérimentés à intégrer les projets européens, en particulier les PME, universités régionales ou structures de pays à faible performance en R&I.

Quels secteurs seront les plus concernés ?

Horizon Europe 2025 fait clairement émerger certaines priorités verticales :

  • Santé et résilience des systèmes de soins, avec un soutien accru à l’innovation biomédicale, aux données de santé partagées et à la médecine personnalisée.

  • Industrie circulaire et durabilité : l’économie régénérative est au cœur des appels sur les matériaux, les procédés industriels et la gestion des ressources.

  • Sécurité alimentaire et bioéconomie, avec une montée en puissance des sujets liés à la souveraineté agricole, à la préservation des sols et à la décarbonation des chaînes alimentaires.

  • Villes et territoires intelligents, articulés autour de la mobilité propre, de l’efficacité énergétique et de la participation citoyenne.

Quel positionnement pour les porteurs de projets français ?

La France bénéficie d’un fort écosystème de recherche et d’innovation et figure historiquement parmi les plus gros bénéficiaires du programme-cadre. Toutefois, pour 2025, plusieurs facteurs seront décisifs pour tirer pleinement parti du programme :

  • Anticiper les appels dès la phase de prépublication : les drafts des work programmes sont disponibles plusieurs mois à l’avance, ce qui permet de structurer un consortium ou affiner un positionnement stratégique.

  • S’ouvrir à des partenaires variés : la diversité des profils au sein d’un consortium est souvent un facteur de réussite, notamment sur les projets interdisciplinaires et orientés impact.

  • Travailler la preuve d’impact : les propositions doivent démontrer une capacité à produire des effets concrets, mesurables et alignés avec les politiques européennes (Green Deal, Agenda numérique, etc.).

Conclusion

Horizon Europe 2025 se positionne comme un levier clé pour bâtir une Europe plus innovante, plus verte et plus souveraine. La Commission européenne attend des projets d’un haut niveau d’ambition, tant sur le plan scientifique que sociétal. Pour les acteurs publics, privés ou académiques, c’est l’occasion de renforcer leur contribution à l’avenir collectif européen tout en bénéficiant d’un soutien structurant à leurs projets de transformation.

Se préparer dès maintenant, c’est maximiser ses chances de succès demain.

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