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L’agriculture et l’UE: nouvelles réponses à de nouveaux défis

Le secteur agricole est confronté à une crise qui ne peut que s’aggraver dans les années à venir et l’Union européenne a beaucoup à faire. Responsable de 25% de l’effet de serre, l’agriculture est aussi la première victime du changement climatique. Le premier point à aborder est donc la question climatique. Deuxièmement, la population mondiale augmente, ce qui signifie que l’UE doit augmenter sa production. Enfin, l’Union européenne est le premier exportateur de produits agroalimentaires : le maintien de son rang fait aussi partie de ses défis. L’UE doit donc maintenir et même améliorer la qualité et la durabilité de ses produits. Comment l’UE fait-elle face à ces défis? Quelles stratégies l’UE pourrait-elle développer à l’avenir? 

Afin de répondre à ces nouveaux défis, la Commission européenne a adopté le nouveau programme de travail pour la promotion des produits agroalimentaires le 14 novembre 2018. Doté d’un budget de 191,6 millions d’euros, ce programme visera à ouvrir de nouveaux débouchés commerciaux aux agriculteurs européens et à les aider à créer leur propre entreprise. Deux appels à propositions seront lancés avant la fin janvier 2019 sous la supervision de l’Agence exécutive pour les consommateurs, la santé, l’agriculture et l’alimentation (CHAFEA). Les appels consisteront principalement en des campagnes d’information tant dans les pays tiers (qui offrent un fort potentiel de croissance et donc de nouveaux débouchés pour les produits de l’UE) que sur le marché intérieur (afin d’informer les consommateurs sur les systèmes de qualité communautaires). Parmi les résultats escomptés à l’égard des consommateurs européens, le programme devra accroître le niveau de reconnaissance du logo de l’UE associé aux systèmes de qualité de l’Union et souligner les caractéristiques spécifiques des méthodes de production agricole et leurs mérites.

Mais ce nouveau programme sera-t-il suffisant pour répondre aux défis du secteur agricole ? Comment l’UE peut-elle continuer à agir?

Changer le modèle agricole

L’agriculture intensive n’est plus pertinente pour répondre aux enjeux actuels. L’agroécologie semble être une solution. Cette méthode consiste à concevoir des systèmes de production basés sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à réduire les pressions sur l’environnement (réduction des émissions de gaz à effet de serre, limitation de l’utilisation des produits phytosanitaires) et à préserver les ressources naturelles. L’objectif est d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant sa capacité de renouvellement. Selon l’Institut du développement durable et des relations internationales, cette méthode pourrait assurer la sécurité alimentaire en Europe d’ici 2050. Encouragées par la Commission européenne, 19 organisations de 10 pays ont créé en 2016 une association appelée Agroecology Europe qui rassemble des personnes issues de toute la chaîne alimentaire. L’association travaille à promouvoir l’agroécologie pour le développement durable des systèmes agricoles et alimentaires et encourage les pratiques et les solutions qui apportent aux agriculteurs et à la nature des bénéfices multiples (environnementaux, économiques, sociaux), du local au mondial.

Réglementation de la concurrence commerciale et sensibilisation

Aujourd’hui, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ne permet pas la mise en place de barrières fondées sur des normes environnementales. Cela rend la transition environnementale plus difficile pour les agriculteurs. En effet, le consommateur, qui a le choix entre des produits biologiques/locaux coûteux et des produits de base plus abordables, choisira la plupart du temps les moins chers. Si les règles de l’OMC semblent difficiles à modifier (si nous ne voulons pas tomber dans un système protectionniste), l’Union européenne organisera, à travers le nouveau programme communautaire de promotion des produits agroalimentaires, des campagnes de sensibilisation afin de prouver aux citoyens les bienfaits des aliments biologiques sur leur santé et sur l’environnement. 

 

Même si la pression sur les produits agricoles est élevée en raison des exigences croissantes en termes de qualité et de coûts, l’UE devrait également considérer cette situation comme une occasion de se différencier, d’ajouter de la valeur à ses produits tout en réduisant les impacts climatiques et environnementaux négatifs. Des systèmes de production alternatifs semblent parfaitement adaptés à la situation puisqu’ils permettraient à l’UE de se spécialiser dans un secteur où elle peut être compétitive tout en assurant la protection de l’environnement. Même si la transition doit s’accompagner d’un changement des mentalités pour réussir, le nouveau programme communautaire de promotion des produits agroalimentaires apportera un véritable soutien à cette transition. Ce nouveau programme est un bon complément au programme LIFE, qui contribue à la transition vers une économie sobre en carbone et efficace dans l’utilisation des ressources, et au programme FEADER, qui vise à améliorer la compétitivité de l’agriculture et à promouvoir une gestion durable des ressources naturelles.

 

 

 

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